Le niveau de pollution des cours d'eau du département est au plus haut depuis le début de l'année.
La situation est préoccupante : 170 communes du département sont impactées par une pollution aux eaux usées et 1000 personnes sont concernées par un dépassement du seuil de polluants réglementaires. Le point sur la situation avec les services de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de la Charente.
En Charente, la préfecture a relevé 305 dépassements des normes de qualité des eaux de baignade ou de baignade en piscine, dont 234 eaux de baignade. Une centaine de points de captages d'eau potable ont également été touchés par une pollution aux nitrates. Un phénomène préoccupant car les rivières charentaises ont une capacité de charge polluante très élevée (50 % de la surface du département).
Aucun foyer n'est épargné
Pour le préfet Alain Zabulon, il n'y a pas de zones en danger, mais la situation est inquiétante car 170 communes sont impactées par une pollution des cours d'eau, sur 205, dont 66 dans les zones rurales. « Le phénomène est relativement nouveau, il n'est pas récent et n'a pas toujours été signalé aux autorités. On est dans un phénomène de dégradation des eaux de baignade » a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
La préfecture a décidé de mettre en place un dispositif « Aquadiff » de surveillance et d'alerte. En complément des actions déjà engagées par les communes, des contrôles vont être réalisés prochainement sur des plages dans la région. Les résultats seront ensuite transmis à la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) pour que les communes concernées puissent être prises en charge.
« Ce sont des stations pilotes »
L'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a en effet mis en place le dispositif de surveillance des eaux de baignade en lien avec les autorités sanitaires et les collectivités locales.
L'ARS Nouvelle-Aquitaine a installé 10 stations pilotes pour tester l'eau des baigneurs, sur les communes de Cognac et de Barbezieux-Saint-Hilaire, qui sont des zones pilotes de surveillance des polluants dans les eaux de baignade. « Ce sont des stations pilotes », précise la préfecture.
Les premiers contrôles sanitaires ont été réalisés au mois de juin.
Des prélèvements d'eau, qui permettent de vérifier la qualité bactériologique de l'eau de baignade, ont été réalisés dans 14 communes. Les résultats devraient être connus courant juillet.
« Des résultats préliminaires montrent que la qualité de l'eau de baignade est dégradée »
« Des résultats préliminaires montrent que la qualité de l'eau de baignade est dégradée » a indiqué le préfet de Charente lors de la conférence de presse de ce lundi 22 juillet.
« Des opérations de surveillance sur le terrain sont toujours en cours. Nous sommes en lien avec les collectivités pour faire le point avec les populations sur ce qui est mis en place et les améliorations à apporter. »
La préfecture de la Charente a en effet décidé de mener des travaux sur le réseau d'assainissement des eaux usées à Barbezieux-Saint-Hilaire, sur la base d'une étude réalisée par un bureau d'études indépendant.
« C'est un investissement qui se chiffre, en général, à 100.000 euros par réseau » a indiqué Alain Zabulon. Il précise que « dans ce cas précis, il s'agit de travaux de remise en état du réseau existant, plutôt que de création de nouveau réseau ».
Les travaux seront réalisés par le réseau d'assainissement du SIVU (Syndicat intercommunal à vocation unique) de la Basse-Ville, afin de rétablir « les écoulements des eaux usées et eaux pluviales ».
« Le but est de permettre à l'eau de couler librement »
Selon le préfet, les travaux permettront de rétablir « les écoulements des eaux usées et eaux pluviales ».
« Le but est de permettre à l'eau de couler librement » a précisé le préfet, précisant qu'il s'agira de travaux à la charge du SIVU, en attendant la création du réseau neuf.
L'État et la région ont débloqué la somme nécessaire aux travaux.
« Ces travaux ont un coût. Il y aura des frais pour la mise en place de ces réseaux mais ce sont des investissements pour permettre à l'eau de couler librement » a indiqué Alain Zabulon.
Suite à la présence de nitrates dans les eaux de baignade, le préfet a pris un arrêté pour interdire l'accès aux plages dans le département. La préfecture rappelle que les usagers doivent utiliser les transports en commun pour se rendre à la plage.
Les habitants sont invités à respecter la règlementation en vigueur pour limiter au maximum le risque de pollution des eaux de baignade.
« Il faut respecter les consignes de sécurité et de protection de l'environnement. Il faut également éviter la pollution de l'eau par l'utilisation de l'eau de la piscine » a précisé le préfet.
En plus des 12 plages concernées, 4 autres sont interdites à la baignade du fait de la présence de nitrates dans les eaux de baignade. Des mesures d'atténuation ont également été prises pour les plages de Rochefort, de Cognac et de Saint-Yrieix.
« La présence de nitrates dans les eaux de baignade est un facteur de dégradation des eaux de baignade. Il est important de surveiller régulièrement les eaux de baignade » a souligné Alain Zabulon.
La préfecture rappelle que les zones de baignade ne peuvent pas être nettoyées par les collectivités et que le service public de l'eau est assuré par l'ARS.
Les mesures mises en place sont :
« Les opérations de surveillance seront maintenues pendant quelques jours encore. Il n'y a pas de panique à avoir » a indiqué Alain Zabulon.
Après les résultats des analyses des eaux de baignade, il faudra encore attendre pour connaitre les conséquences sanitaires de la pollution. Le préfet de Charente a ainsi précisé qu'il faudra attendre plusieurs mois pour avoir une idée de l'impact des pollutions sur la santé.
Il s'agit d'une des principales préoccupations des autorités. Mais le préfet a souligné que les analyses ne permettront pas de savoir à 100 % d'où provient la pollution, car elles ont été réalisées dans des conditions particulières.
Pour le préfet, ce type d'analyses est essentiel pour connaître la qualité de l'eau, mais elle ne permettent pas de savoir de manière absolue si la qualité de l'eau est au plus haut.
Dans la préfecture de la Charente, on insiste sur l'importance des tests réalisés par le laboratoire de la préfecture. « Ces analyses sont plus précises que les anciennes et plus fiables » a indiqué le préfet.
La préfecture ajoute que « les prélèvements qui seront faits sont plus nombreux et plus précis. Nous allons faire en sorte d'avoir des résultats plus fiables et plus concrets.
Il s'agira notamment de tester les nitrates et les nitrites.
Enfin, Alain Zabulon a tenu à faire un point sur la situation de la pêche. « Les conditions météorologiques sont globalement favorables aux pêcheurs. L'écoulement des rivières est normal » a assuré le préfet.
A la question « Est-ce que cela va durer ? », Alain Zabulon a répondu que la situation s'était dégradée ces dernières semaines, mais que pour le moment, rien n'est alarmant.
« Pour le moment, nous ne voyons pas de situations critiques ».
« On ne peut pas exclure un pic de pollution dans les jours ou les semaines qui viennent » a ajouté le préfet de la Charente. « Mais on peut craindre que les choses se calment au fil du temps, notamment grâce aux conditions météo qui vont se dégrader » a-t-il précisé au cours de la conférence de presse.
D'après le préfet de la Charente, « il n'y a pas de raison de s'inquiéter, les conditions météorologiques sont plutôt favorables à la pêche ».
Des opérations de nettoyage en mer et en rivière seront menées durant tout le mois d'août, selon les informations communiquées par la préfecture.
Des contrôles de qualité seront également réalisés en vue de la réalisation de ce programme de nettoyage des eaux.
Mardi : 9h-12h30 et 14h-19h
Mercredi : 9h-12h30 et 14h-18h
Jeudi : 9h-12h30 et 14h-19h
Vendredi et Samedi : 9h-12h30 et 14h-19h30
Dimanche : 9h-12h30
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